Investir dans les FIP (Fonds d'Investissement de Proximité)
La conjonction d’événements économiques, géopolitiques et sanitaires a eu un impact conséquent sur le niveau général des prix. Cet effet va à l’encontre de la logique d’augmentation du pouvoir d’achat des particuliers qui peinent à lutter contre ce phénomène semblant ne pas vouloir prendre fin depuis le début de l’année 2022 : l’inflation. Ainsi, un des enjeux des prochains mois à venir est le fait de parer les effets néfastes de cette inflation. Selon une étude de Panorabanques et Poll&Roll, les Français déboursent en moyenne 112 euros de plus chaque mois en raison de l’inflation.
Cela étant dit et pris en considération, dézoomons afin de voir plus globalement quelles sont les tendances sur les dernières années. Il y a deux ans de cela, le 28 août, Emmanuel Macron, en déplacement chez le groupe pharmaceutique Seqens, annonçait un investissement à hauteur de 15 milliards d’euros pour l’innovation et la réindustrialisation. Cette déclaration n’est que le parangon d’une tendance de fond qui tend à émerger progressivement depuis la montée en puissance de l’industrie chinoise. Il existe donc une profonde volonté de retour des industries innovantes sur le territoire français pour plusieurs raisons : soutenir la croissance économique française, limiter la dépendance de la France vis-à-vis de pays producteurs de produits de nécessité (comme des masques au début de la pandémie de Covid-19 en mars 2020, où la France s’était vue subtiliser des masques chirurgicaux sur le tarmac par des Américains plus offrants). Cette volonté d’indépendance s’observe plus récemment avec l’ouverture d’une mine de lithium en France projetée à 2028.
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Nous avons donc affaire à un double constat :
- D’une part, les ménages subissent de plein fouet les conséquences de l’inflation sur leur pouvoir d’achat ;
- D’autre part, la volonté est aujourd’hui à la relocalisation et au soutien d’industries innovantes de proximité.
Au regard de cela, quelle semble être la stratégie d’investissement la plus pertinente ? Le fait même d’investir est un moyen de limiter les impacts de l’inflation sur vos liquidités. Néanmoins, si l’investissement vise à lutter concrètement contre la hausse généralisée du niveau des prix, il faut que son rendement soit supérieur au taux d’inflation, égal à 6,22% en octobre 2022.
Pour trouver du rendement, selon la logique de couple rendement-risque, il faut prendre quelques risques. Néanmoins, il est nécessaire d’enclore au maximum les risques auxquels l’investisseur s’expose. Pour cela, être accompagné par des professionnels du secteur comme des conseillers en gestion de patrimoine ayant l’agrégation de Conseiller en Investissements Financiers (CIF) est utile, cela pour mettre en œuvre les stratégies les plus réfléchies possibles.
À l’heure où la volonté d’innovation et celle de rapatriement des forces industrielles françaises ne sont plus restreintes à l’hypothétique, de nouvelles opportunités d’investissement apparaissent et il serait dommage de ne pas bénéficier des gains que le secteur pourrait générer.
Comprendre ce que sont les Fonds d’investissement de proximité (FIP)
Les fonds d’investissement de proximité sont des fonds communs de placements à risques. Ils désignent plus précisément des véhicules financiers destinées à rassembler de l’épargne des particuliers pour constituer un capital à investir dans la sphère de l’économie locale/régionale. Investir dans les économies locales ou régionales signifie mettre à disposition des capitaux pour soutenir l’activité de Petites et Moyennes Entreprises (PME). Le fonds choisi par l’investisseur va alors à son tour placer son argent sur des PME afin de participer à leur création ou à leur augmentation de capital.
Les fonds d’investissement de proximité sont composés de parts de SARL fournies par des PME avec 10 % au moins étant des PME régionales créées ou en activité depuis moins de 5 ans, ce dans des proportions supérieures ou égales à 70%. Pour les 30% ou moins restants, les capitaux peuvent être alloués librement à des investissements en phase avec la stratégie du fonds d’investissement, sur des obligations ou des actions.
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Pour les particuliers, un des intérêts à investir dans un tel placement est de bénéficier de défiscalisation sous réserve de conservation des parts pour une durée minimale de 5 ans. Toutefois, il est courant que les contrats d’investissement soient plus souvent signés pour des durées comprises entre 6 et 10 ans. Effectivement, les sociétés soutenues par les fonds investis mettent un certain temps avant d’arriver à maturité, ce qui justifie leur blocage. L’investissement en fonds d’investissement de proximité est donc un investissement de long-terme. Acheter des parts de sociétés dans le cadre de FIP, c’est bloquer des sommes sur une période longue.
Au moment de la contractualisation avec le gestionnaire de vos capitaux investis dans le FIP, la durée indiquée est donc une durée indicative de la période de blocage des fonds. Toutefois, il faut prêter attention à certains points qui surviennent ultérieurement à la fin de cette période. En cas de volonté de rachat des parts de l’investissement, il est important de prendre en compte le fait que ce rachat n’est pas garanti, qu’il n’est pas immédiatement effectif après la décision de l’investisseur et que les fonds perçus après rachats ne sont pas nécessairement égaux à la dernière valeur liquidative du fonds. Il faut donc calibrer et arbitrer consciencieusement les décisions relatives à cet investissement.
Des déblocages de fonds avant la fin de période de blocage peuvent être envisagées sous certaines conditions :
- En cas de décès de l’investisseur ou du conjoint ;
- En cas de licenciement de l’investisseur ou du conjoint.
Mais alors, quel intérêt à investir dans les FIP considérant cette contrainte de blocage ? Il réside dans le potentiel de croissance d’entreprises comme les PME. Selon la définition de l’Institut Nationale de la Statistique et des Études Économiques (INSEE), les PME sont les entreprises qui emploient moins de 250 personnes et produisent un chiffre d’affaires annuel n’étant pas supérieur à 50 millions d’euros. Cette typologie d’entreprises inclut de plus les microentreprises, regroupant moins de 10 personnes et un chiffre d’affaires inférieur à 2 millions d’euros. En France, les PME représentaient 96,1% du paysage des entreprises en 2018, soit exactement 3 779 880 PME. Parmi ces PME, en dehors de celles reprenant des activités déjà existantes, certaines mènent des actions innovantes ou créent des produits novateurs sur le marché. La dynamique actuelle veut que l’innovation s’accompagne de croissance. Ainsi, les PME fraîchement nées peuvent atteindre des valorisations phénoménales. Les PME ont donc le potentiel afin d’être des valeurs de croissance. Au global, en 2020, les PME ont cru de 7%.
Côte à côte avec cette question des rendements de telles entreprises, la question du sens est celle qui peut animer l’investisseur. En vogue depuis les années 1980, le processus de mondialisation montre depuis quelques années les limites économiques, sociales, géopolitiques et environnementales de son interconnexion toujours croissante entre les différentes nations du globe. La problématique de la relocalisation des industries sur les territoires nationaux est donc sur toutes les lèvres comme énoncé en introduction de cet article. Les industries locales vont donc tendre à se multiplier, avec parfois de « petits » acteurs qui vont vouloir lancer des projets à petite échelle. Investir en FIP, c’est donc concrétiser une initiative citoyenne à l’échelle locale. Investir en FIP, c’est un des meilleurs moyens d’accompagner des PME dans leur transition afin de devenir des ETI et se métamorphoser en fleuron de la croissance française.
Du côté de ceux qui perçoivent les capitaux, il y a aussi quelques indications et règles à suivre afin de rentrer dans le cadre de ces stratégies d’investissement. Les PME étant éligibles aux fonds d’investissement de proximité doivent répondre à certaines conditions :
- La zone géographique dans laquelle l’entreprise se situe doit être celle choisie par le fonds ;
- L’entreprise ne doit pas être cotées en bourse ;
- Le bilan comptable de l’entreprise doit être inférieur à 43 millions d’euros OU le chiffre d’affaires doit être inférieur à 50 millions d’euros ;
L’entreprise doit être en phase de développement, d’extension ou d’amorçage.
Comment investir en FIP ?
Chaque investissement nécessite un accompagnement particulier. Il est donc nécessaire de travailler avec un interlocuteur unique qui a une vision générale du marché. Un enjeu central sous-jacent à tous vos investissements est donc : choisir le bon gestionnaire.
L’expertise du gestionnaire se repère grâce à plusieurs caractéristiques. La diversification des allocations de la maison de gestion est un symbole d’expertise, même si trop de diversification sans aucune connaissance sur les sociétés n’est pas un bon signal. En l’occurrence, Un des critères nécessaires pour attester de l’expertise de la maison de gestion est la relation qu’elle entretient avec les sociétés dans lesquelles elle investit. L’information est un enjeu clé, il faut donc que le gestionnaire soit en capacité d’effectuer des arbitrages adaptés en fonction des fluctuations de l’activité économique et de ses conséquences sur le paysage entrepreneurial.
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Pour investir de la bonne manière, il est nécessaire de bien choisir le gestionnaire des fonds qui seront alloués.
Le cabinet L&A Finance a à cœur de travailler conjointement avec des maisons de gestion remplissant tous ces critères permettant de sécuriser l’investissement de ses clients.
Conjugué à cette aide nécessaire, il est préférable pour les investisseurs d’avoir un certain intérêt pour leurs entreprises régionales ou locales. Comme évoqué précédemment, la question du sens est centrale pour conduire un tel investissement, et le faire de manière désintéressée expose de manière dangereuse à une perte importante de capital.
Quels traitements fiscaux liés aux FIP?
Afin de déterminer les traitements fiscaux liés à un investissement, il faut suivre plusieurs étapes :
- Déterminer la base de réduction fiscale
- Déterminer les limites de cette réduction fiscale
- Déterminer le montant de la réduction fiscale sur le retrait des parts (capital investi)
- Déterminer le montant de la réduction fiscale sur la plus-value
Dans un premier temps donc, la base de réduction fiscale sur un investissement en fonds d’investissement de proximité s’applique aux versements afférents à la souscription départ dans une limite de 12 000 € pour des célibataires et de 24 000 € pour un couple. Depuis 2011, les frais de souscription ont été supprimés de la base de réduction fiscale.
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Il existe un taux de réduction fiscale différent entre la France métropolitaine et la Corse/DROM. Ce taux est à hauteur de 25 % en France métropolitaine et de 30 % pour le second cas.
À noter que depuis 2018, il n’existe plus de mécanisme de réduction TEPA-PME.
Enfin sur la question de la fiscalité, si des plus-values sont réalisées lors de la cession des parts de fond l’investissement de proximité, aucun impôt ne s’applique sur ces plus-values, signifiant donc une exonération d’impôt sur les plus-values. En revanche, les prélèvements sociaux à hauteur de 17,2 % sont toujours applicables aux plus-values.
Récapitulatif : Avantages et Inconvénients des Fonds d'investissement de proximité (FIP)
Ainsi, les fonds d’investissement de proximité constituent des investissements intéressants pour les particuliers du point de vue fiscal ainsi que du point de vue anthropologique. Effectivement, investir dans le cadre d’un fonds d’investissement de proximité revient la soutenir des projets locaux et à favoriser le développement de ces activités.
D’autant plus qu’aujourd’hui, ce genre d’initiative a de plus en plus besoin de soutien financier de la part des particuliers. Effectivement, du fait de la remontée des taux exercée par les banques centrales en raison de l’inflation, l’accès aux prêts est de plus en plus complexe, notamment pour des entrepreneurs dans le cadre de PME. Ainsi, en soutien financier de la part des particuliers dans le cadre des FIP est nécessaire afin de trouver une nouvelle source de financement.
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Néanmoins, les avoirs placés dans les fonds susdits sont bloqués sur la durée de vie du fonds qui est souvent supérieure à 5 ans. L’investisseur place dans des sommes qui seront immobilisées dans une perspective long-termiste.
De plus, il y a un fort risque de perte en capital ainsi qu’un risque d’illiquidité.
Enfin, les FIP présentent des frais à l’entrée, à la sortie ainsi que pendant la possession des titres par les investisseurs.
Toutefois, malgré ce risque de blocage ou même de perte des fonds, l’investissement en FIP est un bon moyen pour établir une stratégie de diversification réussie. Il est nécessaire et même primordial d’avoir en amont de l’investissement en FIP une stratégie d’investissement déjà diversifiée pour parer le risque inhérent à cet investissement, mais il représente un bon investissement avec un potentiel de croissance attractif ainsi qu’un but concret.
Enfin, comme évoqué précédemment, il faut s’en remettre à des professionnels afin de mettre en œuvre de tels investissements, professionnels qui sauront sélectionner des maisons de gestion qualitatives. Il est également primordial pour l’investisseur de lire le document d’information clé pour l’investisseur. L&A Finance sélectionne des gestionnaires à partir de critères évoqués précédemment ainsi que d’autres et réalise de nombreux arbitrages afin de proposer les meilleurs investissements en temps réel à leurs clients.