L’or est une valeur macroéconomique à considérer sur le long terme (cycle de 25 ans) et qui ne connaît que très peu de fluctuations sur le court et moyen terme. Elle a tendance à s’apprécier dans un contexte économique et géopolitique défavorable. En effet, ce ne sont pas les revenus qu’un investisseur attend de ce support, mais une plus-value à la revente qui a tendance à s’apprécier lorsque les taux d’emprunt diminuent.
Cette valeur est utilisée à des fins diverses par les investisseurs, lors d’une défiance vis-à-vis au marché, pour se protéger de l’inflation ou de la déflation, dans le but de spéculer sur son cours…
De l’or oui, mais sous quelle forme ?
L’or peut être détenu sous des formes différentes :
– De manière physique (pièces, lingots) ; il sera alors stocké dans un coffre chez soi ou à la banque
– Via des titres papiers comme des actions de sociétés aurifères ou des trackers placés sur un compte titre ou une assurances vie
Quelle est la tendance actuelle du cours de l’or ?
L’or s’inscrit à présent dans une logique haussière par peur d’un retournement de marché. Historiquement, les cycles économiques avaient tendance à se redéfinir environ tous les 10 ans. Depuis le début de l’année 2019, on assiste donc logiquement à une remontée des cours de l’or. Le prix de l’once d’or est en effet passé de 1 156€ début janvier à 1 364€ début septembre, soit une augmentation de 18% en 9 mois (et 15% sur les deux derniers mois).
C’est à la fin du mois d’août dernier que le cours de l’or a atteint des sommets. La valeur de l’once était alors de 1 401€. Un tel niveau n’avait plus été atteint depuis le début de l’année 2013.
Le cours n’a cependant pas dépassé la résistance historique de septembre 2012, où il est resté longtemps au-dessus du seuil de 1 387€. Le prix de l’once d’or est rapidement tombé sous ce seuil à la fin du mois d’août. C’est un cap qui reste donc difficile à tenir.
* Source : FRED economic data
Une fiscalité particulière
Au moment de la revente, les investisseurs peuvent opter au choix pour la taxe forfaitaire ou le régime de la plus-value réelle.
La taxe forfaitaire, elle, se base sur le montant total de la transaction sans prendre en considération l’éventuelle plus-value à la revente. Cette taxe se compose de la Taxe sur les Métaux Précieux (TMP) de 11% ainsi que de la Contribution au Remboursement de la Dette Sociale (CRDS) de 0,5% soit une taxe globale de 11,5%.
Au réel, la taxe sera de 36,2% et subira une décote de 5% par an dès la troisième année de détention.
Lors d’une donation ou d’une succession, il sera ainsi possible de ne pas être assujetti à l’impôt si une moins-value est constatée entre le moment de l’acquisition par le donateur ou le prédécédé et le moment de la session.
Si la donation ou la succession n’est pas déclarée, la taxe forfaitaire sera appliquée d’office.
Quels sont les facteurs explicatifs d’une telle évolution ?
L’or a toujours été considéré comme une valeur refuge intemporelle pour les investisseurs en cas de ralentissement des marchés et de perspectives économiques incertaines.
Le regain d’attrait pour ce métal précieux s’explique par plusieurs facteurs :
- La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine qui a créé des craintes chez les investisseurs concernant la situation économique internationale et le contexte géopolitique.
- Le ralentissement du marché du travail américain
- Les taux d’intérêts réels sont négatifs : le taux d’intérêt américain à 10 ans est inférieur à l’inflation. Le rendement obligataire n’est donc plus satisfaisant pour les investisseurs. Ces derniers se tournent vers d’autres valeurs refuges, comme l’or
Quelles sont les perspectives de ce marché ?
L’or pourrait se maintenir à de tels niveaux au cours des mois à venir s’il reste attractif pour les investisseurs, compte tenu du contexte actuel. Une chute du marché actions, par exemple, permettrait de maintenir l’or à des niveaux similaires à ceux d’aujourd’hui.
L’augmentation impressionnante du stock d’or Indien et Chinois pourrait soutenir le cours de l’or à des niveaux élevés. Il sera utilisé à des fins industrielles mais également par les banques centrales comme réserve de valeur.
En France, près de 3000 tonnes d’or seraient détenues par les épargnants qui placent ce métal au même niveau de risque que l’immobilier et que les placements de trésorerie. Pourtant, la volatilité n’est pas des moindres. Il convient donc d’être accompagné pour réaliser un tel placement. N’hésitez pas à prendre contact avec nos conseillers L&A Finance afin d’en savoir plus.
Charles Levaique et Anne Duranton